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[Revue de presse] Le Monde.fr – Une nouvelle arme contre Alzheimer

L’analyse d’une protéine, dénommée FKBP52, qui fait défaut dans le cerveau des malades d’Alzheimer, laisse envisager la création d’un médicament contre cette maladie neurodégénérative jusqu’ici incurable, selon une équipe de l’Inserm dirigée par le professeur Etienne-Emile Baulieu.

Le découvreur de la pilule abortive RU486, aujourd’hui âgé de 85 ans, espère pouvoir moduler l’activité de cette protéine pour guérir la maladie, qui entraîne la perte progressive des fonctions mentales, notamment de la mémoire, et touche entre 10 % et 30 % des personnes de plus de 85 ans.

Le Monde.fr : Qu’avez-vous découvert ?

Etienne-Emile Baulieu : Nous avons découvert ce que je considère comme une arme. C’est une protéine, appelée FKBP52, qui pourra nous servir àcontrôler le fonctionnement pernicieux d’une autre protéine, dite TAU, dont les pathologies sont décisives dans les processus qui causent la démence sénile et sa forme la plus courante : la maladie d’Alzheimer.

Il y a deux ans, nous avions publié, avec ma collègue Béatrice Chambraud, des résultats d’études réalisées in vitro, sur des cellules cérébrales isolées dans un tube à essai. Aujourd’hui, avec Julien Giustiniania, nous avons obtenu des résultats chez l’homme en accord avec les précédents : nous montrons que chez des personnes décédées de la maladie d’Alzheimer ou d’autres maladies neurodégénératives liées à la protéine TAU, il y a un effondrement de 75 % de la protéine FKBP52.

Nous avions cloné FKBP52 il y a vingt ans déjà, dans le cadre d’autres recherches. En l’observant plus à fond, on voit désormais qu’elle agit, selon les circonstances, comme un modulateur, un contrôleur du fonctionnement de TAU. C’est donc celle-ci qu’il nous faut « booster » à nouveau, dans le cerveau des malades, pour traiter la maladie.

Quelle est la prochaine étape ?

Nous sommes à la recherche de molécules qui nous permettront de stimulerla relation entre les protéines TAU et FKBP52. Cette dernière peut en effetêtre « droguée », c’est-à-dire que nous pouvons agir avec de petites molécules capables de se fixer sur des sites d’interaction présents sur FKBP52. Nous testons, nous « tripotons » une multiplicité de molécules, pour voir si l’une d’elles peut renforcer l’activité favorable de FKBP52.

Pour cela, nous travaillons avec des physiciens (l’équipe du docteur Lippens, au CNRS de Lille), qui observent les interactions entre les deux protéines, et qui mesurent, par résonance magnétique nucléaire, les modifications que nous tentons de causer.

Nous travaillons également sur des organismes vivants : des souris transgéniques et, depuis peu, des poissons-zèbres avec le docteur Marcel Tauk. Ceux-ci ont l’avantage de se développer très vite : ils passent en trois jours seulement du stade de l’œuf à l’âge quasi-adulte. Nous entravons le développement de leur système nerveux, en empêchant le FKBP52 de seformer. Ainsi, nous tentons de faire un tri parmi les molécules qui pourraient nous permettre d’agir comme nous le souhaitons sur FKBP52.

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