Une vie en plus ! Plus de 30 années d’espérance de vie ont en effet été gagnées depuis le début du XXème siècle.
Et chaque année, nous gagnons trois mois de promesse de vie.
Le vieillissement, une question d’avenir
Les centenaires n’étaient que 200 dans notre pays en 1950 et 4 000 en 1990. Aujourd’hui, ils sont 17 000. En 2060, ils pourraient être plus de 200 000 selon l’INSEE.
Les plus de 60 ans représentent désormais près du quart de la population française, et ils sont 60 000 à grossir leur rang tous les ans. Le tournant est apparu en 2006 et désormais, les plus de 60 ans sont plus nombreux que les moins de 18 ans.
Nous vivons de plus en plus longtemps ; mais vivrons-nous mieux qu’avant ?
En France, environ 850 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, et plus de 200 000 nouveaux cas apparaissent chaque année.
Deux stratégies d’action sont à envisager :
• empêcher l’évolution de la maladie chez les personnes atteintes, et retarder le moment de leur dépendance.
• détecter les personnes à risque, n’ayant aucun symptôme, pour prévenir une évolution encore cachée de leur maladie.
Les pathologies dégénératives, un drame humain et une question de société
Ces maladies privent les personnes atteintes de leur mémoire, donc de leurs souvenirs et de leur identité. De ce point de vue, elles sont attentatoires à leur dignité et à leur personnalité. Pour leur famille, le drame est celui d’un aîné qui ne les reconnaît plus, dont les comportements se transforment et avec lequel les relations changent. Lorsque le malade devient dépendant, les questions anxiogènes du placement en institution se posent et les difficultés financières s’ajoutent à la douleur psychologique.
Au-delà des difficultés personnelles et familiales, ces pathologies dégénératives attaquant le cerveau constituent un véritable enjeu national pour les décennies à venir, du fait, en particulier, de son impact économique déstabilisant.
En effet, cette dépendance a un coût insupportable, pour les familles et pour la société. Le placement long séjour à l’hôpital public nécessite de débourser plus de 3 000 euros par mois quand le maintien à domicile en coûte plus de 10 000. Des chiffres à mettre en rapport avec une retraite moyenne s’élevant à environ 1 000 euros par mois.
Au niveau national, on estime que la prise en charge de cette maladie représente d’ores-et-déjà un coût annuel de 19 milliards d’euros. Le seul coût de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), principale mesure d’aide aux personnes âgées en perte d’autonomie, se montait ainsi à 5,6 milliards d’euros en 2010 selon l’Association des Départements de France (ADF).
Une infime fraction de cette somme permettrait sans aucun doute de renforcer considérablement les avancées de la recherche !
En effet, retarder pour seulement 10% des malades l’entrée dans la dépendance d’une année, économiserait aux familles environ 1 milliard d’euros par an dans notre seul pays (estimation Pr. Marie-Ève JOËL, professeur d’Économie de la Santé à l’Université Paris Dauphine).
Les perspectives de la recherche sont évidemment d’au moins cinq fois ces chiffres : concerner au moins la moitié des malades et retarder d’au moins 5 ans l’entrée dans la dépendance pourrait représenter une économie de 5 milliards d’euros, soit le coût de l’APA, quand le besoin pour la recherche serait de l’ordre de 5 millions d’euros, soit un rapport de 1 pour 1000.